Résumé de section

  • Julien Guepet

    • En Isère, berceau de la houille blanche, l'hydroélectricité est une source d'énergie inépuisable et renouvelable. Le barrage de Grand Maison utilise par exemple des stations de stockage par pompage (STEP). Vous allez dans cet exercice proposer un modèle qui permet d'optimiser le fonctionnement d'une STEP.

      Une centrale de stockage par pompage (ou PSP pour Pump Storage Powerplant) est une centrale hydroélectrique permettant de stocker de l'énergie électrique sous forme d'énergie potentielle de pesanteur de l'eau. Une PSP est composée de deux réservoirs situés à des altitudes différentes, le réservoir supérieur et inférieur, ainsi que d'une ou plusieurs machines, appelées pompe-turbines, qui peuvent fonctionner comme pompe ou comme turbine. Lorsque qu'une pompe-turbine marche en mode pompe, de l'énergie est consommée pour déplacer de l'eau du réservoir inférieur au réservoir supérieur. Lorsque qu'une pompe-turbine marche en mode turbine, de l'énergie est produite par le déplacement de l'eau du réservoir supérieur au réservoir inférieur. De par ces deux processus, de l'énergie peut être stockée en pompant puis redistribuée plus tard en turbinant. La Figure suivante schématise une PSP.

      Schéma d'une PSP

      Sachant que le prix de l'électricité varie au cours du temps, il est possible de faire un bénéfice en stockant de l'énergie au moment où elle est peu couteuse et en la restituant quand elle est couteuse. Le prix de l'électricité varie par heure, ce qui signifie qu'il est constant sur une heure et change généralement d'une heure à l'autre. Ainsi, le fonctionnement d'une machine en mode turbine à une puissance de 100MW pendant une heure rapporte 1000€ si le prix de l'électricité est de 10€/MWh. Le but de cette étude est de proposer un modèle d'optimisation du fonctionnement d'une PSP tout en respectant les contraintes du système. Ce modèle sera résolu avec des VPL OPL.

      Chaque activité de programmation est composée d'un modèle qui doit être complété et de deux fichiers de données. L'un d'entre eux contient une instance jouet et l'autre une instance réaliste. Vous devez créer des instances supplémentaires pour tester vos modèles.


    • Pompe-turbine

      Le fonctionnement d'une pompe-turbine est caractérisé par la puissance de fonctionnement. Par convention, la puissance est positive si la machine est en mode turbine (puissance fournie), négative si elle est en mode pompe (puissance consommée). En mode turbine, une machine peut fonctionner sur une gamme de puissance comprise entre  P_{min}^T et  P_{max}^T ( 0< P_{min}^T \leq P_{max}^T ). De même en mode pompe, la gamme de puissance de fonctionnement possible est comprise entre  P_{max}^P
et  P_{min}^P ( P_{max}^P \leq P_{min}^T < 0 ). Une machine possède donc trois états possibles: soit elle est en mode pompe, soit elle est en mode turbine, soit est elle est à l'arrêt. Son fonctionnement est donc décrit par la puissance:

       P \in [P_{max}^P, P_{min}^P] \cup \{0\} \cup [P_{min}^T, P_{max}^T]

      La puissance de fonctionnement d'une pompe-turbine ne peut pas être changée au cours d'une heure afin de ne pas abimer excessivement les pâles de la machine.


    • Réservoirs

      Dans toute la suite, nous supposerons que les deux réservoirs sont des pavés droits identiques de dimension  L \times l \times H supposés sans fuite. Notez que toutes les pompes-turbines sont reliés aux mêmes deux réservoirs. Pour ne pas causer d'inondation, le réservoir supérieur et  le réservoir inférieur ne doivent jamais déborder. Sous cette contrainte, on peut remarquer que la répartition de l'eau dans les réservoirs est entièrement décrite par la hauteur de chute:

       h=h_{sup} − h_{inf} + \Delta H

      Le débit d'eau mis en mouvement par une pompe-turbine est liée à la puissance par les équations dites de fonctionnement suivantes :

      •  P = \alpha_P Q en mode pompe
      •  P = \alpha_T Q en mode turbine
      •  P =Q=0 à l'arrêt

       P est la puissance en MW et  Q le débit d'eau en 
m^3.s^{−1} . Les constantes  \alpha_T, \alpha_P \in \mathbb{R}^+ sont liées à l'efficacité de la machine (rendement) et à des constantes physiques. La convention de signe sur les puissances impose que le débit d'eau est positif si l'eau descend, négatif si elle monte.

      Questions pour vous aider 
      (a) Calculer la variation de la hauteur de chute entre l'heure  t et  t + 1 sachant que la pompe-turbine fonctionne à la puissance  P
.
      (b) Écrire cette équation en fonction des variables précédemment définies dans le modèle.


    • Coût de changement de mode de fonctionnement

      Changer le mode de fonctionnement d'une pompe-turbine nécessite une manipulation ayant un certain coût dépendant du mode de fonctionnement initial et final. On notera  c_{AT} et  c_{AP} le coût induit par le passage du mode arrêt  A au mode turbine  T et pompe 
  P . On définit de la même façon  c_{TA} et  c_{PA} les coûts induis par le processus inverse. Une machine peut passer directement du mode pompe au mode turbine, mais doit nécessairement être arrêtée lorsqu'on passe d'un mode à l'autre. Bien que ces changements soit complexes (réamorçage), nous supposerons qu'ils sont instantanés.


    • Refroidissement des pompes-turbines

      Comme tout appareil électrique, une pompe-turbine chauffe lorsqu'elle est en marche. Pour éviter la surchauffe et ne pas endommager les composants, il est nécessaire qu'elle ne fonctionne jamais plus de 12 heures à la suite. Ainsi sur tout intervalle de 12h, une pompe-turbine doit passer au moins une heure à l'arrêt.